mardi 20 janvier 2015

Bruxelles sur mer

Toute la mer va vers la ville
La mer pesante ardente et libre
Qui tient la terre en équilibre
La mer qui domine la loi des multitudes
La mer où les courants traçent les certitudes
La mer et ses vagues coalisées
Comme un désir multiple et fou
Qui renverse des rocs depuis mille ans debout
Et retombent et s’effacent égalisées
La mer dont chaque lame ébauche une tendresse
Ou voile une fureur, la mer plane ou sauvage
La mer qui inquiète et angoisse et oppresse
De l’ivresse son image
Toute la mer va vers la ville

Emile VERHAEREN (1895)



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